Entretien avec Olivier Andriès, directeur général de Safran

BFM Business et Ensemble de la presse du 25 septembre
Olivier Andriès, directeur général de Safran, s’est exprimé vendredi lors d'une rencontre avec l'association de la presse aéronautique et spatiale, l'AJPAE. Interrogé sur les difficultés que rencontre actuellement son concurrent Pratt & Whitney, il a déclaré : « Nous ne souhaitons pas augmenter notre part de marché. Elle atteint déjà 60% sur le carnet de commandes et 70% sur les prises de commandes de 2022. Notre moteur Leap est, de facto, le moteur préféré. Mais le marché souhaite [le maintien] de la compétition. Et je ne doute pas que notre concurrent ne parvienne à régler ses problèmes ». En 2023, Safran s'est déjà engagé à augmenter ses livraisons de moteurs Leap de 50%, à 1 700 unités. Au 1er semestre 2023, ses livraisons ont augmenté de 69% sur un an, malgré les tensions persistantes sur la chaîne de sous-traitants. « Nous sommes alignés sur les objectifs de production d'Airbus et Boeing d'ici à 2025 », assure Olivier Andriès. Soit au moins 50 moteurs par mois destinés au B737 MAX de Boeing et jusqu'à 75 moteurs d’A320 par mois pour Airbus. Invité sur BFM Business, le dirigeant souligne que la reprise du trafic aérien entraîne une demande forte des compagnies aériennes en pièces de rechange et services après-vente, ce qui représente une part importante du modèle économique de Safran. Le chiffre d’affaires au 1er semestre 2023 est en progression de 27,9% sur un an, se félicite-t-il. Le groupe bénéficie d’une grande visibilité, avec un carnet de commandes pour des moteurs d’avions de nouvelle génération qui s’étend sur 5 ans au moins.